L’assainissement à Dogondoutchi
Ceux d’entre nous qui ont pris les premiers contacts avec Doutchi en 1993 ont été effrayés de l’état sanitaire de la ville, mais les partenaires locaux leur ont dit que leur priorité absolue était la lutte contre la pénurie alimentaire. Au cours des années, à mesure que les besoins de base commencent à être satisfaits, ils prennent en charge la salubrité de la ville. De nombreuses réalisations ont été mises en place (construction de latrines, de douches, éducation à l’hygiène…), et une prise de conscience du problème se fait petit à petit, mais il reste beaucoup à faire.
L’assainissement est une priorité soutenue par l’Association. Il est à la base des conditions d’hygiène et de santé.
Au début de notre coopération (1993), l’état sanitaire et hygiénique de la ville était catastrophique :
– les détritus de toutes sortes jonchaient les rues et les places
– les animaux domestiques errant partout, y laissaient leurs excréments et répandaient les ordures dans
l’environnement, où les enfants en haillons ou à demi nus jouaient ou traînaient
– le ramassage des ordures était aléatoire ; les rares dépotoirs n’étaient pas fréquemment vidés et les chèvres se chargeaient d’en répandre le contenu
– dans certaines zones on trouvait aussi des excréments humains car les latrines étaient inexistantes dans la plupart des concessions[1] et les écoles elles-mêmes n’en étaient pas toutes équipées
– les eaux usées étaient versées dans les rues
– en saison pluviale, de nombreux marigots se formaient et entretenaient la prolifération des moustiques, favorisant le développement du paludisme
– l’hôpital, peu équipé, était dans un état déplorable, y compris le bloc d’accouchement.
– Toutefois, un bâtiment tout neuf bien équipé pour PMI venait d’être livré….mais sans eau courante, car l’argent manquait pour le branchement au réseau.
Malgré ce constat alarmant, la priorité fut donnée par nos partenaires, à la lutte contre la pénurie alimentaire qui sévissait chaque année avant les récoltes suivantes. On mit donc en chantier un système de microcrédits accordés à des groupements de villageois, pour leur faciliter la création d’activités secondaires leur permettant d’assurer la soudure alimentaire. 33 groupements de villageois, représentant 1100 familles, ont bénéficié du dispositif.
Ce ne fut qu’ensuite, qu’ils entreprirent la lutte pour la salubrité publique, en commençant par une information et une sensibilisation importantes de la population à l’hygiène et à la salubrité pour améliorer à la fois l’environnement et la santé. Même la radio locale fut mobilisée !
Voir aussi :
les latrines, individuelles et collectives
le problème des ordures ménagères
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