Bilan des saisons 2013 et 2014
Le bilan final de la saison 2013 :
Bien que la pluviosité 20013 ait été bonne (627 mm), les cultures des champs-écoles ont été pénalisées par la quasi-absence d’engrais en raison d’une rupture d’approvisionnement due à une commande trop tardive. Malgré tout, les rendements dans les champs-écoles ont été de 59% supérieurs à ceux des parcelles traditionnelles. La situation alimentaire des 6 villages concernés par l’opération a été au total légèrement excédentaire contrairement à celle annoncée pour l’ensemble du Niger (-10%). Ces résultats montrent l’effet positif des semences sélectionnées mais aussi l’intérêt d’une fertilisation organique qui a été apportée en compensation partielle. Un excédent de 58 t de mil a pu être mis en warrantage et vendu pour l’essentiel à un bon prix, à un établissement semencier comme semences de 2ème génération (moins bonne qualité que les semences d’origine mais encore très correctes). Cependant, le retard de paiement des acheteurs provoque des difficultés de remboursement des prêts pour le warrantage et des prêts agricoles (semences et labour). Cette situation amène, à l’avenir, à revoir à la hausse les fonds de garanties pour aider les producteurs à faire face au paiement des échéances à terme, avant le paiement par les acheteurs. (NB comme en France, les producteurs servent de banquier aux vendeurs, exemple, Carrefour)
La saison 2014
Sans être très abondante (563 mm) les pluies ont été bien réparties, de plus les engrais ont été disponibles, si bien que les productions ont été meilleures que l’an passé dans les 6 villages suivis. Le rendement moyen a été 625 kg/ha dans les champs-écoles contre 372 kg/ha dans les champs cultivés traditionnellement. Des rendements record de 1200 à 1500 kg/ha ont été obtenus à Togone chez des agriculteurs qui ont complété les engrais par un large apport de matière organique. Deux innovations ont été introduites cette année dans la conduite de champs-écoles par les OP : l’achat précoce des engrais et la production de niébé-semence. Pour résoudre les difficultés d’approvisionnement de l’an passé, les OP ont en effet décidé collectivement de mettre en place un fond de garantie gagé sur un stock de céréales afin d’obtenir un prêt à l’achat d’engrais dès le mois de mars. En pratique, chaque membre a été sollicité pour fournir un sac de 100 kg de mil. Cela paraissait d’autant plus facile que les prêts 2013 à rembourser en 2014 étaient faibles puisqu’il n’y avait pas la plus grosse part, celle consacrée aux engrais. En dépit de ce contexte favorable, seulement 140 agriculteurs sur 172 ont participé à l’opération. Cependant, beaucoup ont après coup souhaité revenir au moment du labour mais les OP n’ont pas souhaité revenir sur leur décision pour une raison de principe de solidarité. Les refusés ont néanmoins utilisé leur propre production 2013 comme semences ce qui leur a procuré un assez bon rendement. De plus, les défections des cultivateurs de mil ont été plus que compensées par une nouvelle activité qui a concerné 37 producteurs dans 2 villages, la production de semences de niébé. Cette activité est directement génératrice de revenus car la société Alhéri (celle qui vend les semences de mil) achète à un prix très rémunérateur, 550 F/kg contre 200 F/kg pour le niébé alimentaire.