L’atelier Misola, production de 15 t de farine contre la dénutrition

Dernières modifications : 29-Avr-2020

Lutter contre la dénutrition avec MISOLA : Emmanuelle a eu le plaisir de voir que l’atelier de fabrication de farine Misola continue de façon autonome et apporte des revenus additionnels à l’association de femmes qui la produisent en 2020. Elle a surmonté les difficultés rencontrées en 2013  (voir Écho n°36). Le soutien à la fabrication et à la commercialisation de cette farine qui permet de lutter contre la dénutrition des enfants et des femmes enceintes, fait partie d’actions déjà anciennes de l’association puisque le démarrage de la production à Doutchi remonte à 2006 à l’initiative d’un groupement de Femmes (voir Écho n°17) emmené par la dynamique présidente Dizé Kakai, ci-contre. C’est une occasion de faire le point sur cette activité sur le terrain.

 

MISOLA est une farine préparée avec des graines de Mil (60%), de Soja (20%) et d’Arachide (10%) produites localement, dans des conditions de composition et d’hygiène définies par une charte. C’est un aliment énergétique et équilibré, contenant les éléments nécessaires à l’organisme grâce à l’Arachide riche en corps gras, au Soja riche en protéines et au Mil équilibré en féculents et protéines, auxquels on ajoute des vitamines, des minéraux et une enzyme digestive (l’amylase). Elle permet de prévenir et traiter la malnutrition. Elle est donnée aux enfants dénutris (entre 6 et 60 mois), aux femmes enceintes ou allaitantes et recommandée pour compléter l’allaitement maternel à partir de 6 mois.

 

Cette farine est produite à Doutchi par un groupement de 13 femmes qui constitue l’une des 6 Unités de Production Artisanale (UPA) mises en place au Niger à partir des 3 cultures locales. Le statut est celui d’une coopérative ouvrière où chacune est rémunérée de façon équivalente. En 2019 près de 15 t de Misola ont été produites pour 6 mois de travail; la rémunération est de 125 000francs CFA (~200 €) par tonne produite et vendue après paiement des charges: l’achat des graines-l’entretien des machines- les petits investissements et le salaire d’un gardien. Ainsi, en plus de lutter contre la malnutrition cette activité procure un revenu aux femmes (250 € en 2019) et  participe au projet de développement local et durable.

 

L’atelier des femmes possède le local qui a été financé par l’UNICEF sur un terrain donné par la mairie de Doutchi. Il dispose d’un point d’eau pour le lavage des graines qui sont ensuite séchées au soleil puis grillées et broyées, mélangées dans des proportions définies, additionnées des compléments nécessaires. Les équipements nécessaires (broyeur, torréfacteur et divers ustensiles …) ont été acquis avec l’aide de diverses ONG dont l’association Orsay-Dogondoutchi, vidéo pour voir la fabrication des farines)

La farine obtenue est mise en sachets de 500 g ou 250 g et vendue à la population (2,5  t) ou achetée par des organismes tels que le PAM, MSF, L’UNICEF … qui la distribuent en cas de crise alimentaire (12,5 tonnes de farine en 2019). Cette farine sert à la préparation d’une bouillie, rendue plus digeste grâce à l’amylase, l’ajout de sucre et de vanille permet d’en  améliorer le goût.

 

Sa préparation dans les familles est simple, 1 volume de farine pour 3 volumes d’eau que l’on fait bouillir. 50g de farine permettent de préparer un bol de 200ml de bouillie ; 2 bols de 200ml par jour suffisent pour la renutrition d’un enfant.

La promotion de Misola est faite par la radio locale, Radio Dallol et par un agent commercial qui suit les 108 comptoirs de vente répartis dans diverses communes du département de Doutchi.  Cet agent est payé sur un contrat d’un an et demi avec le PAFAN (Programme d’Appui à Fortification Alimentaire au Niger)