Mauvaise Campagne agricole 2017 : sécheresse qui annule la relance par l’AFD (déc. 2017)
Bonne en mise en place la campagne 2017 sur 246 ha pour 218 producteurs mais pluviosité très insuffisante qui a provoqué une baisse de 70% de récoltes et va induire des difficultés financières pour le remboursement des prêts. Toutefois formation réussie des producteurs à l’agroécologie par la fédération de producteur de mil (Mooriben)
Le redémarrage des champs-écoles, grâce au financement AFD, a été préparé au cours de l’hiver et du printemps 2017 par le recrutement de producteurs solvables au sein des 5 organisations paysannes villageoises existantes (OP) et le choix de deux nouveaux villages puis l’organisation du préachat des semences et d’engrais, la mise en place de l’aide au labour. Les prêts sont faits au nom de chaque OP qui se charge des prêts individuels et de leur recouvrement. Ce changement de procédure vise à mieux responsabiliser les emprunteurs vis-à-vis de la communauté et à remédier aux difficultés de recouvrement rencontrées dans l’ancien système où le producteur contractait directement avec la banque.
Dans les 7 villages, dont deux nouveaux, on aboutit en 2017 à 218 producteurs pour une superficie de 246 hectares pour la culture du mil et 145 hectares pour la culture du niébé. La plus grande partie de ces surfaces a été labourée au tracteur (279 hectares) et 240 sacs de 50 kg d’engrais DAP fournis (12 t). Les achats de semences améliorées se sont élevés à 1,23 t pour le mil (HKP RI) et 1,74 t pour le niébé (KVX). En ce qui concerne les apports d’engrais, l’expérience des années antérieures a montré que l’on pouvait réduire les doses par deux en passant d’un sac de 50 kg pour un hectare au lieu de deux. Dans trois villages (Argoum, Togone et Chakafaché) l’apport d’engrais a été complété par du compost dont les agriculteurs ont pu constater l’intérêt au cours de la saison 2016 : outre l’effet fertilisant ils ont observé une meilleure germination et une meilleure rétention d’eau. Ainsi les deux cycles de compost réalisés dans les trois villages ont fourni un total de 46 m3 au bénéfice des 30 agriculteurs qui en ont assuré la production. Malgré ces résultats positifs, Issaka note une difficulté à motiver de nouvelles équipes pour augmenter les capacités de compostage des villages. Espérons que les formations en agro écologie vont avoir un effet positif.
Conséquences de l’insuffisance de pluie (458 mm en 36 jours contre 525 mm en 34 jours pour 2016) : très mauvaise récolte et difficultés financières Bien que les semences améliorées de mil et de niébé aient été mise à disposition à temps, les semis n’ont débuté que tardivement de mi-juillet à la fin juillet au lieu de début juin, faute de pluie. Dans certaines localités, des vents de sable ont même enseveli les plantules et ont contraint à un deuxième semis, ce qui a été aussi le cas pour le niébé à cause de l’infection de certaines semences mal conservées.
A partir du mois d’août, les pluies devenues régulières ont favorisé la croissance des cultures et suscité beaucoup d’espoir. Malheureusement cet espoir n’a été que de courte durée, car les pluies redevenues très rares en fin août ont arrêté la croissance et ont conduit à des très mauvaises récoltes, en particulier dans les villages les plus nord dont les deux sont nouveaux dans le programme (Touloukiana et Karkethy). Le rendement en mil sont à peine supérieur à 200 kg/ ha contre 700 kg/ha en année normale et bien loin des records de l’an passés. Certains producteurs n’ont rien récolté. Cela conduit à une situation financière le plus souvent déficitaire avec une difficulté de rembourser les prêts pour les semences, l’engrais et le labour. Malgré cette situation, l’opération de recouvrement de prêt-agricole a été lancée. Au total 173 sacs de mil et 7 sacs de niébé sont déposés par certains de nos producteurs pour rembourser leurs prêts agricoles. Un bilan est en cours pour examiner comment boucler le budget. Heureusement les prêts ont été faits sur les fonds prévus par l’AFD, il n’y aura pas d’intérêt de retard à payer si on allonge les délais de remboursement sur un an ce qui semble la solution.
Pour les producteurs de l’ancien programme qui ont encore des impayés, le recouvrement n’a pas été possible cette année.
Dans ces conditions très difficiles, les producteurs sont soutenus individuellement par des parents qui sont dans les grandes villes, une part de la population active des villages a également quitté les villages au profit des grandes agglomérations espérant obtenir des revenus transitoires.
Dans les deux nouveaux villages (Touloukaina et Kerketchey), les deux magasins de conservation des céréales prévus sont en cours de réalisation.
Formation à l’agroécologie et soutien par la coopération Mooriben (Fédération des unions de producteurs de mil, FUGPN)
Cette année les producteurs ont été formés et suivis par une fédération spécialisée dans la gestion des Organisations Paysannes (OP) au Niger appelé Mooriben. Les formations ont porté sur la vie Associative, la structuration des OP, la promotion des bonnes pratiques agricoles, l’analyse du système agro écologie, l’entreprenariat agricole et l’autopromotion. Ces formations ont été très appréciées par les producteurs.